Dans ce nouvel article, je voulais vous parler des différentes méthodes utilisées pour décontaminer les zones, les équipements et le matériel, utilisés en production.
Ces 3 procédés sont les suivants :
- #1 : Le Dryfog (Peroxyde d’Hydrogène Nébulisé ou Atomisé)
- #2 : Le VHP (Peroxyde d’Hydrogène Vaporisé)
- #3 : La vapeur d’eau
Mais avant de commencer, parlons un peu de décontamination. Son objectif est de détruire les microorganismes que l’on a multipliés pendant le procédé de fabrication afin de ne pas libérer dans l’environnement des virus, des organismes génétiquement modifiés ou des bactéries.
#1 - Dryfog ou NHP (Peroxyde d’Hydrogène Nébulisé)
La méthode consiste à brumiser du Peroxyde d’Hydrogène (eau oxygénée pour les intimes ou H2O2 en soirée, ça fait plus jeuns’ 😉) dans les zones de production. Ce brouillard plus ou moins visible à l’œil nu selon le taux d’humidité dans la zone va se condenser sur les surfaces pour les décontaminer. La température des surfaces à décontaminer va donc avoir un impact sur la performance de la méthode.
Généralement un cycle se produit en 4 phases :
- Préparation de l’environnement : Température & Humidité, puis coupure de l’HVAC (Heating – Ventilation and Air Conditioning ou Centrale de Traitement de l’Air, arrêtons là le franglais 😉) - Cette phase n'est pas obligatoire et dépend de la technologie utilisée.
- Brumisation de l’H2O2
- Phase de contact ou de condensation sur les surfaces
- Aération pour réduire le taux de Peroxyde dans l’air, ce qui permet de … revenir à un air respirable pour un être humain (≤ 1 ppm) plutôt sympa 😅
Le Dryfog peut être un bon complément au nettoyage manuel car il a un effet sporicide (en gros, il a la capacité de tuer les spores, c’est à dire le stade où nos microorganismes sont bien costauds et qu’il faut plus qu’une désinfection pour les tuer). Son plus gros avantage c’est qu’il est sous forme de nuage et donc qu’il peut s'immiscer dans n’importe quel interstice difficile d’accès. Il pourra également faire partie de la séquence d’inter-campagne (Change Over) pour éviter les contaminations croisées ou pour décontaminer les zones de production avant un arrêt technique.
#2 - Le VHP (Peroxyde d’Hydrogène Vaporisé) :
Le VHP peut être utilisé dans les systèmes clos comme les isolateurs mais également dans les zones de production.
Le principe est assez simple car la décontamination des surfaces et de l'air est obtenue au contact de la vapeur de Peroxyde d’Hydrogène. Pour obtenir cette vapeur d’H2O2 c’est le même principe qu’avec la vapeur d’eau, il faut chauffer la solution. Point intéressant à noter 👉 plus la concentration de peroxyde d'hydrogène sera élevé dans le "nuage" plus la décontamination sera rapide.
Depuis quelques années, on voit apparaître une nouvelle méthode qui s’appelle SKANFOG. Elle s’appelle comme ça car c’est la société SKAN, gros fournisseur d’isolateurs, qui l’a mise au point. Ils se sont inspirés du Dryfog et l’ont adapté aux isolateurs.
Que vous utilisiez le VHP ou le SKANFOG, le cycle va suivre les 4 mêmes étapes que le Dryfog.
#3 – La vapeur d’eau :
Vous l’aurez sûrement compris, l’histoire va se passer dans un autoclave de décontamination (enceinte étanche où l’on va retirer l’air pour le remplacer par de la vapeur) . Tous les déchets solides et le matériel réutilisable, qui ont été utilisés lors de la fabrication des produits où une décontamination est nécessaire, vont être placés dans des sacs poubelles adaptés (ça veut dire qui ne fondent pas 😅) et placés dans l’enceinte de l’autoclave.
L’idée derrière, c’est que chaque microorganisme a sa résistance propre à la chaleur. Donc si vous maintenez une certaine température pendant suffisamment de temps vous allez tuer les microorganismes dont vous voulez vous débarrasser☠️. Méthode simple et efficace 😈.
Le cycle de décontamination va se réaliser en plusieurs étapes :
- Retrait de l’air de la chambre de l’autoclave
- Remplacement de l’air par de la vapeur qui peut être de qualité industrielle (ou meilleure bien sûr)
- Phase de maintien de la température qui peut varier selon la résistance des microorganismes à tuer
- Aspiration de la vapeur et remplacement par de l’air
- Retour à pression atmosphérique pour pouvoir ouvrir la porte
🡺 Aïe attention, c'est chaud en sortant 😉
👉 Concrètement, comment on valide ces différentes méthodes ?
Etape 1 : Définir les paramètres critiques qui vont faire varier la qualité de la décontamination. Ensuite on va jouer sur ces paramètres pour se mettre en worst case (pire cas in french 😉) : Température et temps pour l’autoclave et quantité d’H2O2/concentration et temps de contact pour le Dryfog et le VHP par exemple.
Etape 2 : Réaliser une analyse de risques ! Et oui, tout commence TOUJOURS par une analyse de risque 😊🤣 ! L’objectif va être d’analyser les endroits compliqués à décontaminer, à nettoyer ou compliqués d’accès pour le nuage, qu’il soit composé de vapeur d’eau ou d’H2O2 😉
Etape 3 : Placer des Indicateurs Biologiques avec des sondes de température ou des Indicateurs Chimiques, selon la validation, aux endroits compliqués.
Un indicateur chimique va changer de couleur au contact de l’H2O2 et les indicateurs biologiques peuvent être sous différentes formes selon l’utilisation :
Et leur petit nom ? Le plus souvent il s’agit de Geobacillus stearotermophilus car ce sont les germes les plus résistants à la chaleur mais également au Peroxyde d’Hydrogène.
👉 Bien sûr, il doit sûrement en avoir d’autres, mais c’est ceux là que j’ai toujours vu chez mes clients 😉
Et la dernière étape : Récupérer toutes les données et les analyser. Incuber les Indicateurs Biologiques et attendre sagement 7 jours pour voir si quelque chose ou quelques spores ont survécu. Pour finalement vous munir de votre plus belle plume pour écrire une magnifique conclusion à votre validation 😊
👉 Vous en voulez plus ?
Je vous prépare des carrousels pour développer le sujet 🤩, stay tuned pour ne rien louper 😉
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